Né de la pandémie de COVID-19, Projet Casa a commencé en 2020 comme une initiative temporaire offrant un espace d’exposition aux artistes dont les projets avaient été annulés. Les deux copropriétaires et cofondateurs de Projet Casa, Danielle Lysaught et Paul Hamelin, s'engagent aujourd’hui à perpétuer la vocation de leur maison qu’ils ont dédiée aux arts visuels et dévoilent les esquisses de leur projet architectural, mené en collaboration avec l'équipe de La Shed Architecture.
Danielle Lysaught et Paul Hamelin (Projet Casa) ; Sébastien Parent et Samuel Guimond (La Shed Architecture)
©Mike Patten
Le projet, qui allie préservation historique et modernisation, inclura l’agrandissement de la galerie d’art ainsi que l’aménagement de deux logements, tout en veillant à conserver l’intégrité architecturale de cette résidence à caractère patrimonial. Le chantier débutera à l'hiver 2025 et la réouverture au public est prévue à l’automne 2026.
Jannick Deslauriers (oeuvre)
"Le dialogue entre l'intervention contemporaine et la maison d’origine se retrouve dans chacun des détails du projet. C’est un endroit chaleureux et empreint d’histoire, qui continuera d’être habité et accueillant. C’est un honneur pour la Shed de participer à ce projet unique, et un réel plaisir de travailler avec Danielle et Paul!" Sébastien Parent, architecte fondateur, La Shed Architecture
Le projet de transformation
L’objectif du projet est de transformer la maison pour y créer trois unités indépendantes: une galerie d’art agrandie répartie sur le sous-sol, le rez-de-chaussée et une partie du deuxième étage, tout en aménageant deux logements. Pour assurer une intégration harmonieuse, un agrandissement à l’arrière du bâtiment existant est prévu, des entrées distinctes seront aménagées et la répartition des espaces de vie et d’exposition sera repensée.
L’intention du projet est de pérenniser l’accès des artistes et du grand public à une maison montréalaise en transformant la maison Raoul A. Girard pour accueillir une galerie d’art ainsi que deux logements. Un agrandissement est donc nécessaire pour une meilleure intégration.
« Je suis particulièrement satisfait d’avoir donné aux Montréalaises et aux Montréalais l’accès aux magnifiques salles de la Casa Bianca. Dès notre première visite de la maison, il était important pour moi qu’elle demeure accessible au public. Notre vision d’accessibilité s’est matérialisée pendant près de cinq ans par la présentation de l’art contemporain dans un lieu chaleureux et convivial. », a déclaré Paul Hamelin, cofondateur de Projet Casa
Les volumes ajoutés se veulent en second plan du bâtiment principal tout en y intégrant des courbes pour faire écho à la maison Raoul A. Girard. Les formes arrondies permettent d’adoucir la lecture et l’impact de l’agrandissement par rapport à son contexte. Le premier étage est recouvert de terracotta lisse couleur ivoire rappelant la fondation présente sur le bâtiment d’origine.
Le deuxième étage, se trouvant en porte-à-faux, est également recouvert d’une maçonnerie de terracotta sur les façades visibles de la rue. Cette brique de terracotta est de la même couleur que le rez-de-chaussée, mais d’une forme arrondie créant un relief pour produire un jeu d’ombre au courant de la journée avec le soleil.
Le deuxième volume ajouté s’insère entre le volume de deux étages ajouté et le corps du bâtiment principal, puis se prolonge en hauteur pour devenir un troisième étage reliant ainsi la maison Raoul A. Girard et l’agrandissement. Recouvert entièrement de panneaux de verre, ce volume se veut le plus discret possible. Le troisième étage sera encastré dans l’épaisseur du toit afin de limiter au minimum l’ajout de hauteur sur le bâtiment et permet de s’aligner au bâtiment adjacent.
Au toit du bâtiment d’origine, une terrasse faisant face au parc est prévue avec l’intégration de bacs de végétaux pour permettre la plantation d’un potager. Une seconde terrasse au-dessus de l’agrandissement de deux étages est également prévue.
En façade, avec la présence de deux lions qui laissent croire qu’à l’origine une marquise surplombait l’entrée principale, il est proposé de réinstaller une marquise. Puisqu’aucune trace de la forme ou des caractéristiques d’origine n’a pu être retrouvée, une signature plus contemporaine a été envisagée, reprenant le vocabulaire courbe omniprésent dans le projet. Cette marquise est composée d’une simple plaque en acier peint de couleur blanche retenue par deux tiges fixées aux lions.
La galerie d’art occupera une partie du sous-sol, le rez-de-chaussée ainsi qu’une partie du deuxième étage, permettant ainsi de conserver l’escalier intérieur d’origine.
Le nouveau volume à l’arrière permettra d’accueillir au deuxième étage les espaces administratifs de l’organisme.
Au sous-sol, il est proposé d’aménager un logement de deux chambres à coucher avec un espace d’atelier d’artiste d’une superficie de plus de 120 m² de plancher. Le deuxième étage du volume principal, mis à part l’escalier ainsi qu’une pièce, sera aménagé en logements pour les propriétaires actuels. Le logement se prolongera au troisième étage ajouté.
Ari Bayuaji, projet casa
©Mike Patten
