Parc du Monument irlandais de Montréal

Parc du Monument irlandais de Montréal

Imaginé par Lemay, en collaboration avec la Fondation du parc du monument irlandais de Montréal, ce projet d’espace public transforme le site historique de la Roche noire en un lieu de commémoration, de rassemblement et de contemplation imprégnée de culture. Édifié sur un site où se rencontrent les monuments de l’histoire et du présent de Montréal, le projet de Parc du Monument irlandais de Montréal vient commémorer un chapitre longtemps négligé de l’histoire de la ville. 

Depuis qu’elle a été extraite du lit du fleuve, en 1859, lors de la construction du pont Victoria, la Roche noire est le monument commémoratif dédié à la grande famine irlandaise le plus ancien au monde, et marque solennellement l’emplacement d’une fosse commune d’une ampleur tragique.

À travers ce projet, l’imposant rocher qui veille sur les quelque 6 000 immigrants irlandais qui ont péri en 1847 après avoir fui la Grande Famine se voit enceint par un vaste paysage immersif et inclusif. La conception du nouveau parc honore la mémoire de ce site historique par le biais de l’architecture et du paysage, en préservant sa solennité tout en favorisant la contemplation, l’éducation et l’engagement communautaire.

Au cœur du site se trouve une agora aménagée, au cœur de laquelle la pièce maîtresse, la Roche noire, repose fièrement, entourée d’un miroir d’eau qui reflète le ciel et évoque la périlleuse traversée de l’océan réalisée par les immigrés irlandais, tout en créant un lien entre les tombes toutes proches et le ciel. L’ensemble mouvant formé par l’eau et la lumière renforce le lien entre le passé et le présent, créant un paysage qui évolue avec le temps et les saisons.

Un mur commémoratif en acier Corten, gravé de 6 000 croix celtiques, traverse le site pour rendre un hommage solennel à ceux et celles qui ont péri. Choisi pour sa patine évolutive, l’acier Corten souligne le passage du temps et permet à la structure de vieillir en même temps que le monument. La forme allongée de la structure, rappelant la coque d’un navire, culmine dans un belvédère en forme de proue qui surplombe le fleuve Saint-Laurent, orientant le regard vers l’Irlande et symbolisant la traversée de l’Atlantique réalisée par les immigrants.

Les espaces environnants, imaginés comme des « fragments d’Irlande », présentent de vastes espaces verts ponctués de bornes en pierre naturelle qui évoquent les anciennes baraques des malades, où des milliers de personnes ont succombé au typhus.

Des matériaux locaux soigneusement sélectionnés, comme la pierre calcaire du Québec, renforcent le lien entre le site et la terre, ancrant le monument dans son contexte géographique et historique. Un pavillon muséal vient compléter l’ensemble, offrant aux visiteurs des expositions et des programmes qui mettent en lumière le puissant héritage de la diaspora irlandaise et son apport durable à Montréal, tout en célébrant les incroyables efforts humanitaires des citoyens de Montréal qui se sont rassemblés pour aider les réfugiés affamés, malades et appauvris.

Geste de commémoration, le parc du Monument irlandais de Montréal repense en outre la dynamique historique de l’espace urbain, en reconnectant à son environnement un site jusque-là isolé. En tant que porte d’entrée de la ville, visible depuis les voies du REM et le pont Victoria, le parc se fait point de repère, site du patrimoine vivant. Les voies de circulation soigneusement chorégraphiées à même le paysage guident le mouvement dans le parc, créant une séquence d’espaces méditatifs et interactifs. L’accessibilité universelle est intégrée dans la conception, garantissant que chaque visiteur puisse profiter pleinement du circuit historique articulant les espaces du site.

Un souci de durabilité imprègne la vision du projet. L’intégration de surfaces perméables et de plantations indigènes atténue le ruissellement des eaux de pluie, renforçant ainsi la résilience écologique du site. L’élimination des surfaces pavées excessives réduit l’effet d’îlot de chaleur urbain, tandis que l’introduction d’une végétation biodiversifiée améliore le microclimat et offre un cadre naturel propice à la contemplation.

La conception adopte des stratégies environnementales passives, garantissant une intervention minimale tout en préservant l’intégrité du caractère naturel et historique du site.

« L’espace, la matérialité et l’expérience soigneusement conçus du parc du Monument irlandais de Montréal ont une valeur à la fois commémorative et revitalisante pour la ville », déclare Marie-Eve Parent. « En travaillant avec la Fondation du parc du monument aux Irlandais de Montréal, nous avons transformé un site historique important, mais délaissé, en un parcours qui fait le pont entre le passé et le présent, dans un lieu où chaque élément honore la mémoire tout en favorisant les échanges, l’apprentissage et la résilience. »

Intégré au circuit international du Great Famine Way, le parc du Monument irlandais de Montréal s’inscrit dans un réseau mondial de monuments commémoratifs, accentuant encore l’importance historique et culturelle des lieux. Le pavillon du musée est destiné à servir de centre pédagogique et de dialogue, stimulant les échanges sur la migration, la résilience et l’identité. En associant un design contemporain à des racines historiques profondes, le projet crée un espace qui honore le passé tout en restant fermement ancré dans le présent évolutif de la ville.

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Crédit photos & vidéo : Lemay