Photographe de la relève montréalaise, Adrien Williams pratique la photographie d’architecture depuis seulement quelques années, mais possède déjà un solide portfolio. Il compte parmi ses clients des firmes de renom telles que Nature Humaine et Aedifica et a vu son travail maintes fois publié et récompensé. Ses photos présentent une facture épurée qui met en valeur les qualités spatiales et lumineuses de chaque projet.
ID : Quel est ton parcours académique et qu’est-ce qui t’a amené vers la pratique de la photographie d’architecture ?
AW : J’ai fait un DEC en photographie et à la fin, il fallait faire un portfolio de graduation. J’ai choisi l’architecture parce que j’ai travaillé pas mal dans la construction quand j’étais plus jeune. J’avais déjà un œil pour les lignes, les formes, les volumes.
ID : Quelle est ton approche quand tu visites un projet, qu’est-ce que tu regardes ?
AW : La photo, c’est beaucoup un jeu d’angle, ce qu’on voit dans la caméra n’est pas nécessairement ce qu’on voit dans la réalité. Quand je regarde un projet, j’essaye d’accentuer les angles et les jeux de lumière. Je suis souvent à la recherche d’un contraste, de quelque chose qui « punch » à faire ressortir dans les photos.
ID : Qu’est-ce qui fait une bonne photo de projet ?
AW : Je pense que tout projet à l'intérieur duquel il y a des contrastes peut créer de belles photos. Ça peut être dans les matériaux ou les couleurs. Les projets Pixmob de Jean de Lessard et Lightspeed de ACDF en sont de bons exemples. Aussi, il y différents types de matériaux qui sont photogéniques comme le béton. La lumière est aussi très importante. Je travaille à 98% en lumière naturelle et c’est vraiment ça qui fait une bonne partie de la photo.
ID : Comment travailles-tu la lumière dans tes photos ?
AW : Comme la lumière fait souvent partie du concept du projet, je travaille avec le concepteur afin qu'il m’explique ce qu’il recherche dans les photos. Ensuite, j'essaye de donner vie à tout ça. Par exemple, pour les prises de vue dans un projet de bureau comme il y beaucoup d'espaces vitrés, c'est mieux de prendre les photos le soir pour contrôler les réflexions dans le verre. Pour un immeuble extérieur, ce sera plus intéressant en soirée pour voir toute la transparence du verre. Pour les projets qui ont des angles prononcés, c’est mieux de les photographier en après-midi. De cette façon, on obtient de belles ombres projetées. Le travail de la lumière va dépendre du type de projet et de ce qu'on veut en montrer.
ID : Qu’est-ce qui te passionne de ce métier ?
Je trouve ça intéressant d'être en contact avec les créateurs et de me faire expliquer les projets, les idées pour comprendre tout le travail et l’effort qui est derrière. L’architecture au Québec est un milieu passionné et passionnant. C’est motivant de participer à la dernière étape du projet, de pouvoir le faire voir à tout le monde, de le faire décoller. Les photos, c’est ce qui complète le projet. L’image, c’est tellement important, c’est ce qui permet aux projets d’être publiés et d'être soumis aux différents concours.