Entremise et l’urbanisme transitoire
Depuis 2015, l’organisme à but non-lucratif Entremise met en place un plan stratégique basé sur les principes de l’urbanisme transitoire qui propose de solutionner les enjeux liés à la vacance des bâtiments par l’occupation temporaire.
Selon l'organisme, l’équation est simple : il s’agit de « connecter des espaces sans personnes à des personnes sans espaces ». Cette pratique qui fait actuellement ses preuves dans différentes villes à travers le monde permet, entre autres, la réduction des coûts liés à l’entretien des bâtiments vacants, la prévention du vandalisme et favorise l'accessibilité à la location par l’entremise de loyers à prix modique. Tout le monde y gagne, et cette pratique semble accroître la volonté d’optimiser la ressource urbaine existante afin de la mettre au service de la communauté.
Un plan d’action endossé par la Ville de Montréal
C’est après avoir répondu à un appel à projets lancé par Entremise que 17 participants, entrepreneurs, artistes et porteurs de projets à caractère communautaire, ont été sélectionnés pour investir temporairement les quelques 5000 pieds carrés d’un bâtiment vacant du quartier Griffintown, une propriété de la Ville de Montréal.
Il faut spécifier que le récent changement d’administration de la métropole a grandement facilité la création du Laboratoire Transitoire, mais aussi la mise en œuvre du Projet Young. Ayant à cœur la question des usages transitoires, Valérie Plante s’est engagée dans la tenue de trois projets pilotes dont le Projet Young est le premier.
« En offrant l’accès à un bâtiment municipal pour accueillir le premier projet pilote d’urbanisme transitoire, notre administration assume son rôle de leader et de propriétaire exemplaire, comme elle s’était engagée à le faire dans le Plan d’action en patrimoine 2017-2022 », soutient la nouvelle mairesse de Montréal.
Design participatif
Occupant leur nouvel espace de travail depuis le début mars, les participants du Projet Young ont agi activement dans l’aménagement de ce dernier. C’est par le biais d’un atelier de design participatif donné par Entremise que les nouveaux occupants ont pu déterminer ensemble le plan d’aménagement à adopter pour la configuration des espaces attribués à chacun. En donnant des outils aux participants, et en les laissant agir, le co-design permet de solutionner les enjeux d’appropriation par une pratique tournée vers les besoins des usagers.
« Il y a trois postures en design : le design pour l’usager, avec l’usager et par l’usager. C’est cette dernière qui s’inscrit le mieux dans le contexte des usages transitoires et que nous avons préconisée dans le Projet Young », explique Jonathan Lapalme, directeur des politiques et du design stratégique et cofondateur d’Entremise.
En plus des 5000 pieds carrés dédiés aux espaces de travail, le Projet Young compte des lieux communs comprenant une cuisine, une salle polyvalente et une salle de rencontre qui favoriseront les échanges et la création d’une dynamique collective.
À partir de maintenant, les occupants pourront bénéficier de leur espace de travail pour une durée de 22 mois. Après cette période, le bâtiment devra être rendu à la Ville de Montréal. Le décompte est commencé et ce projet pilote, ainsi que ceux qui lui emboîteront le pas, sont assurément à suivre.