ID/ Tout d’abord, pourquoi vous intéresser plus particulièrement au design de cuisines? Quelle importance donnez-vous à cette pièce ?
LPP/ C’est peut-être cliché de le dire, mais la cuisine est selon moi le coeur d’une résidence. À force de réfléchir à cette réalité, je prends conscience du fait que cette pièce est également représentative du style de vie de la personne, et dans un sens plus large, de ses valeurs, qu’il s’agisse d’alimentation ou bien de la manière selon laquelle nous envisageons nos relations.
ID/ Lors de la journée de conférences du 17 avril prochain, votre réflexion portera notamment sur la nécessité de réduire l'espace réservé à la cuisine. Pourquoi croyez-vous qu’il soit aujourd’hui nécessaire d’appliquer cette réduction ?
LPP/ Parce que je crois que nous sommes à une époque où nous n’avons plus l’option de ne pas avoir cette réflexion. À mes yeux, il est urgent de réfléchir aux enjeux environnementaux et de les intégrer dans notre méthode de travail, et donc de s’impliquer nous-mêmes, comme designers, en se voyant comme des moteurs de changement. Je crois que nous avons la responsabilité de considérer ce rôle, et de ne pas seulement être à la remorque de ce que la société espère voir comme changement. On le remarque à l’heure actuelle avec certains politiciens qui sont en retard par rapport aux attentes de la population. À mon avis, ce n’est pas normal, et les entreprises en aménagement ont aussi une responsabilité à ce titre.
ID/ De quelles façons les résidents peuvent-ils s’impliquer plus concrètement dans une transition écologique sans diminuer leur bien-être et leur qualité d’usage dans une pièce comme la cuisine ?
LPP/ Je crois que cela commence par la révision de nos besoins réels, en prenant ensuite la décision consciente et assumée de réduire, de mieux choisir. Il faut réfléchir à ce que nous voulons vraiment, à propos de ce qui nous est vraiment utile. Je crois aussi qu'il faut avoir envie de ce changement sur le plan personnel. En sachant qu’une cuisine dure de nombreuses années, il est intéressant de prendre conscience de son impact sur nos habitudes de consommation et d’alimentation, sur l’ensemble de la durée de vie du produit. Je suis porté à croire, de plus en plus, qu’il incombera au designer (ou à l’entreprise) d’accompagner son client dans cette transformation environnementale plutôt que de simplement diffuser la bonne parole ou de donner des leçons.
ID/ Selon vous, quelle serait la cuisine du futur « idéale » ?
LPP/ Une cuisine au design minimaliste, centrée sur l’action de cuisiner, et aussi axée sur la diminution (ou l’élimination) du gaspillage alimentaire. Sans oublier une esthétique dont on ne se lasse pas!
Le RDV Index-Design « La cuisine de demain » se déroulera le 17 avril prochain, à la Société des arts technologiques de Montréal (SAT), de 9h à 16h30.
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L'événement est présenté par Céragrès, en collaboration avec Kohler et Nespresso, et en partenariat avec Cuisines Steam, Riobel, Sub-Zero, Wolf and Cove et v2com newswire.
Photo d'ouverture : projet de cuisine écologique sur mesure par à Hauteur d'homme