ID / Comment est venue l’idée de la chambre 202 ?
Nancy Guilmette / C’est l’architecture de l’Hôtel Mile-End qui m’a inspiré pour cette série. J’aimais l’idée de la dualité entre le béton et la nature qui vient saisir le regard. Selon le célèbre architecte Tadao Ando : « Nous empruntons à la nature l’espace sur lequel nous construisons ». À travers cette série, nous emprunterons au béton l’espace sur lequel nous semons la nature. Avant même d’atteindre sa finalité, ce bâtiment dénudé se laisse envahir par la nature.
ID / Pourquoi est-ce important de faire cohabiter des œuvres éphémères comme la chambre 202 avec des chantiers en construction comme celui de l’Hôtel Mile-End ?
NG / Les œuvres urbaines brillent par leur accessibilité, démocratisant l’art par leur proximité avec le citoyen. Les chantiers en dormance se transforment alors en déclaration artistique, imposant un temps d’arrêt dans un monde qui tourne sans cesse. Cette série est le résultat d’une combinaison entre l'architecture épurée de l’hôtel en chantier et la vitalité de la nature. Derrière la mise en scène de ce jeu de contraste se cache un design pensé et orchestré pour éveiller un lieu en dormance.
ID/ Vous concevez des meubles en plus de créer des installations éphémères comme celle de la chambre 202. Pouvez-vous nous en dire davantage sur votre parcours ?
NG / Mon parcours artistique est caractérisé par une approche humaine, centrée sur l’impact de l'œuvre dans le quotidien des gens. Mes plus grandes créations cassent un paysage et, de par leur nature décomplexée, imposent un esthétisme qui leur est propre.
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Situé au 175 avenue Laurier Ouest, l’Hôtel Mile-End sera réalisé par l'architecte Henri Cleinge et devrait comporter une trentaine de chambres.
Crédits photo : Olivier Ruel
