La réhabilitation et réouverture du restaurant Le 9e

La réhabilitation et réouverture du restaurant Le 9e

La réouverture du restaurant Le 9e du Centre Eaton et la réhabilitation de cet espace type Art déco marque une étape dans la revitalisation du centre-ville de Montréal tout en célébrant son patrimoine culturel et architectural. Ce restaurant situé au dernier étage de l'ancien grand magasin Eaton datant de 1925, jadis appelé L'Île-de-France, en référence à la salle à manger de première classe du paquebot du même nom, a été réhabilité par EVOQ Architecture qui a travaillé en étroite collaboration avec Ivanhoé Cambridge et le ministère de la Culture et des Communications du Québec. 

Conservation d'un joyau Art déco

Après une fermeture de plus de deux décennies et deux ans de travaux de réhabilitation, l’ancien restaurant du grand magasin Eaton de la rue Sainte-Catherine reprend vie. Classé monument historique en 2000, ce joyau Art déco conçu en 1931 par l’architecte français Jacques Carlu rependra une place de choix dans le paysage architectural du centre-ville de Montréal.  

Quelques mois après le classement du lieu par le ministère de la Culture et des Communications du Québec, Ivanhoé Cambridge, le propriétaire du bâtiment, a fait appel à EVOQ pour élaborer une stratégie de conservation du 9e, dans l’attente d’une nouvelle vocation. Fruit d’une étroite collaboration qui dure depuis 2001, la réouverture du 9e comme restaurant et espace événementiel a nécessité la planification d’interventions complexes sur plusieurs étages du bâtiment, travaux essentiels pour respecter les normes de sécurité, d’hygiène et de confort actuelles. Intégrées avec soin, ces modifications sont aujourd’hui peu visibles à l’œil nu.

Entre modernisme et tradition

C’est plutôt la mise en valeur du cadre imaginé par Carlu qui prévaut. Sur la base des photographies d’époque et d’investigations menées sur place, chaque composante d’origine a été soigneusement nettoyée, réparée ou, dans certains cas, reproduite par des artisans spécialisés, dans l’intention de redonner au 9e son riche caractère de tradition, de modernisme et d’exotisme pour lequel il avait été célébré dès 1931.

EVOQ a assemblé une équipe multidisciplinaire de spécialistes pour répondre aux exigences du projet de restauration et de réhabilitation des espaces intérieurs patrimoniaux du 9e. Après une évaluation de l’état du bâtiment et de ses éléments caractéristiques, l'équipe a défini la stratégie de conservation nécessaire pour redonner au restaurant sa splendeur d'antan, tout en respectant son immense valeur patrimoniale.

Faire renaître l'histoire

Les architectes d’EVOQ étaient responsables d’encadrer une large équipe d’experts en conservation d'art, de mobilier et des matériaux, en génie mécanique, électrique et structure, en éclairage architectural, en services alimentaires, en intégration scénographique, ainsi qu’en acoustique.

Les composantes historiques, telles que les colonnes de marbre, les reliefs en plâtre, les fresques et les urnes en albâtre, ont été minutieusement restaurées. Certains planchers et tissus muraux ont également été refaits. Le marbre ornant diverses surfaces a été réparé. Les portes, les garnitures, les grilles décoratives, garde-corps et luminaires tous composés de monel, un métal distinctif de la période Art déco, ont conservé leurs designs d’origine malgré l'intégration des nouveaux systèmes de ventilation et électriques et une mise aux normes complète.

Une analyse détaillée des couches successives de peinture présentes dans les espaces principaux a également permis de ramener la gamme des couleurs à la palette des années 1930. Avec la réintégration d’une partie du mobilier d’origine, tous ces efforts visaient à rétablir le cadre décoratif complet imaginé par Jacques Carlu.

 « C’est un immense honneur d’avoir contribué à redonner aux Montréalais un lieu d’exception qui leur est resté cher et qui pourra dorénavant participer au renouveau du centre-ville de la métropole », conclut Georges Drolet, architecte, associé principal, chef de la direction. 

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Crédit photos : Maxime Brouillet