Éditions 8888 présente des créations uniques inspirées par la contre-culture québécoise, le brutalisme, le postmodernisme, la musique noise, punk et métal et la science-fiction.
«L’intention de 8888 est de créer un collectif, essayer de mettre sur pied un mouvement artistique québécois, provoquer», dit Jean-Michel Gadoua qui revendique une esthétique obscure qui multiplie les clins d'œil à différents mouvements internationaux artistiques et politiques.
Une première cellule de collaborateurs
Jean-Michel Gadoua a constitué un groupe de talents multidisciplinaires comprenant notamment Rachel Bussin du Studio Kiff, Tat Chao de Tat Design, Mélanie Garcia, Gauley Brothers, Simon Johns, Alexandre Joncas du Studio d’Armes, Guillaume Ménard de MRDK. Anouk Pennel et Léon Lo de Studio Feed signent la signature visuelle du projet.
Les membres du collectif sont unis par ce désir de participer à un projet qui leur demande de faire «ce qu'ils veulent, sans compromis», carrément. Ils ne seront pas non plus les seuls à rejoindre le mouvement. Son fondateur le décrète: «le projet grandit constamment. Il ne s'arrêtera jamais; en couchant les quatre 8, on a quatre fois le symbole de l'infini.»
Un courant qui émerge de la noirceur
Éditions 8888 résume sa philosophie par le terme Brutaluxe™, vocable qui résume bien le désir de célébrer la matière à tout prix. Les matériaux bruts et le geste spontané, sans compromis. Le Brutaluxe™ veut rompre avec la banalité de la production de masse et fait l'éloge de l’imperfection et du grotesque.
«Le Brutaluxe répond au besoin de spontanéité dans un monde de plus en plus calculé et planifié. Célébrer les imperfections, la diversité et ne pas freiner les idées. Vouloir bien faire les choses, mais accepter que ce ne sera jamais parfait. Ralentir. Profiter et se dire que c'est pas grave, et ne pas avoir peur du ridicule. Être soi-même. Garder ça vrai», dit Jean-Michel Gaouda.
Wet Metal: le début d’une vision
«Éditions 8888 façonne les matières des structures qui nous oppriment pour recréer des pièces qui aident à les détruire», explique Jean-Michel Gaouda qui conçoit le nouvel optimisme d’un monde post-dystopique. «On expose des items extrêmement dangereux qui n'ont absolument pas envie de s'intégrer dans un système capitaliste.»
Acier perforé et béton armé guident la première collection intitulée Wet Metal. Elle se compose d’une quarantaine de pièces et d’objets dont le mobilier représente le noyau dur. Des accessoires, des vêtements, de la musique, des sculptures, des produits corporels et des skateboards s'y greffent. «Je m'intéresse à tout, donc je ne peux pas m'arrêter seulement au mobilier. Je veux tout éditer, que ce soit une table ou un parfum», dit Jean-Michel Gaouda.
Entre futurisme et nostalgie, Wet Metal comprend deux rééditions des années 70: le "Pichet 66" de Koen de Winter, qui a été refait en céramique par Élyse Leclerc et une photographie de Bolaji Badejo (Alien) par Mike Sibthorp. Elle présente aussi un fauteuil inspiré d'un sofa que l’artiste japonais Setsuo Kitaoka a fait pour une boutique de Yohji Yamamoto à Tokyo en 1980.
«Toutes ces œuvres et bien plus encore, ont informé la collection et la vision des pièces qui ont été créées. Éditions 8888 donne autant de valeur à ses références qu'à ses créations», ajoute Jean-Michel Gaouda.
Architecture Brutaluxe™
Les stations de métro de Montréal pourraient sans aucun doute incarner le Brutaluxe™ selon Jean-Michel Gaouda.
«C'est, à mon avis, parmi les plus beaux joyaux architecturaux de notre ville. Plusieurs des stations représentent un mariage parfait entre l'architecture brutaliste et une poésie humaine et optimiste, à travers les œuvres qui les décorent», affirme-t-il.
Les items Éditions 8888 seront disponibles en ligne après le pop up.