Situé dans le Vieux-Montréal sur la rue Saint-Jacques, le Dandy offre le service du déjeuner ou du lunch durant la semaine, et les brunchs la fin de semaine. Ce concept a dès le départ influencé le travail des créateurs Alexandre Blazys et Benoit Girard. Les deux designers ont opté pour un environnement sobrement aménagé, mais tout en luminosité. Ils voulaient également que le restaurant puisse mettre en valeur les gens « parce qu’on est toujours plus beaux dans un espace sobre que dans un espace trop occupé, explique Alexandre Blazys. Dans notre métier, on a parfois tendance à vouloir surfaire, à mettre trop de matière. Avec le Dandy, le défi était justement d’assumer notre peu d’interventions ».
Aujourd'hui composé de larges fenêtres, le local, qui abritait à l’origine une compagnie d’assurance, était auparavant très sombre. La fenestration est le seul vestige de l'ancien bâtiment. Les concepteurs ont imaginé le comptoir de service comme s'il s'agissait de celui d’une banque, le plaçant en évidence dans l'espace. On retrouve ensuite la salle à manger du restaurant, tout en longueur avec ses deux rangées de banquettes, et la cuisine, située au fond du local.
Faisant référence aux courbes des fenêtres extérieures, les grandes arches permettent aussi de séparer la salle à manger. « Nous aimons retrouver le langage de l’architecture extérieure à l’intérieur », ajoute Benoît Girard.
Les deux associés expliquent avoir « travaillé la lumière » comme ils travaillent le bois. « Pour nous, la lumière est une matière, nous jouons avec elle et la sculptons comme nous le faisons avec n’importe quel autre matériau. »
Alexandre Blazys et Benoit Girard ont privilégié les reflets jaunâtres afin que la lumière naturelle, qui entre en abondance au Dandy, illumine les visages, tout en appuyant l’atmosphère décontractée du lieu. Installée au plafond, une série de poutres recouvertes de peinture réfléchissante permet d’obtenir une acoustique intéressante. « La lumière extérieure se reflète au plafond puis revient en salle comme un boomerang », explique Benoit Girard.
Trônant au milieu du restaurant, un énorme luminaire aux multiples branches flotte tel un mobile au-dessus de la salle à manger. Chacune des tables dispose alors de son propre éclairage, une forme « d'intimité nécessaire » dans le vaste espace.
Appuyant une fois de plus la réflexivité de la lumière, un imposant miroir rond - un clin d’œil aux anciens coffres-forts qui se trouvaient auparavant dans l'espace - a été posé face aux fenêtres. « En plus de donner aux clients une perspective de la ville quand ils sont dans le restaurant, cet objet est tous les jours utilisé par eux pour se prendre en photo. C’est un espace " instagrammable " parfait », précise le designer.
Pour concorder harmonieusement avec la cuisine servie par son chef, le restaurant devait respirer le dynamisme, la fraîcheur, mais aussi la simplicité. Les deux associés ont donc privilégié l'application d'une seule couleur, soit un riche jaune orangé, pour donner un côté ensoleillé à l’espace.
Ils ont également opté pour un plancher de chêne blanc, alors que le hall d’entrée, en rappel aux banquettes, a été revêtu d’un terrazzo coulé directement sur place. Les zones d’interaction avec le personnel du restaurant, comme le comptoir de service à l’entrée ou le bar devant la cuisine, sont identifiées par une teinte vive de rouge. « Le matin, les clients peuvent aller chercher des pâtisseries faites maison dans le hall. S’ils viennent manger, l’autre comptoir, directement relié à la cuisine, leur fournit une proximité avec le chef puisqu’ils peuvent le voir dresser les assiettes », explique Benoit Girard.
Photos : Adrien Williams
Source : V2com newswire