Dans le cadre des travaux de réfection de la tour initiés en 2015, Provencher_Roy a remplacé l’enveloppe de béton préfabriqué existante par un nouveau concept valorisant la transparence et la fenestration. Ces modifications permettent d’augmenter l'entrée de lumière naturelle, tout en respectant l’architecture originelle de l’œuvre de l'architecte Roger Taillibert.
Terminée en 1987, la tour du Stade Olympique avait d'abord été imaginée afin de permettre l’hébergement des fédérations sportives et de répondre aux besoins des activités qui devaient s’y dérouler. Les murs extérieurs ont été construits avec des panneaux de béton préfabriqué percés de minces bandeaux de fenêtres en hauteur permettant de laisser filtrer un éclairage naturel qui n’éblouirait pas les joueurs pendant la pratique de leur sport. Les lieux sont restés vides pendant plus de 30 ans, mais la Tour de Montréal s'apprête aujourd'hui à recevoir des espaces à bureaux, notamment ceux d’AccèsD du Mouvement Desjardins.
Une revitalisation moderne des espaces
Le millier d’employés qui s’y installera profitera d’espaces de travail modernes, baignant dans la lumière naturelle. Pour l'équipe de concepteurs, il a été nécessaire de refaire en grande partie la mécanique de la Tour de Montréal pour qu’elle respecte les normes et les codes en vigueur. Leur plus grand défi a été sans conteste le dépouillement des atours de béton qui laisseront place à la transparence du verre avec un mur-rideau couvrant 60% de la façade.
Le concept du mur-rideau permet une grande perméabilité entre l’extérieur et l’intérieur de la tour. Naturellement élancée, cette dernière gagne en élégance grâce au verre, un matériau visuellement plus léger. L’utilisation du verre de tympan pour cacher les structures du bâtiment entre les étages optimise également l’effet d’uniformité.
La proportion élevée de vitrage utilisé procure des gains de chaleur solaire importants. Bien que cette technologie garantit le confort des utilisateurs des lieux en hiver, elle peut entraîner une augmentation des coûts de climatisation en été. Les concepteurs ont donc opté pour un verre teinté.
En plus d’exposer la structure spectaculaire de cet icône architecturale, ce choix insufflera à la tour une énergie nouvelle. « Après 30 ans d’existence, où elle a été dissimulée, on dévoile enfin au monde entier la structure de la tour de Montréal », ajoute Anik Mandalian, chargée de projet et architecte associée chez Provencher_Roy.
L’usage de la technologie BIM
Lauréat dans la catégorie Design & Engineering au gala des CanBIM Awards 2017, le projet de la Tour de Montréal a été rendu possible grâce à l’utilisation de la technologie BIM (Building Information Model). L’équipe de conception a extrait une multitude de données générées par une technologie de balayage de l’existant au moyen de laser communément appelée nuages de points pour ainsi créer un modèle 3D complet de la structure. Cette technique a permis d’avoir une idée très précise du projet et de ses défis, en plus d’actualiser les plans qui avaient été élaborés dans les années 70.
Afin de minimiser les risques liés à la complexité du projet, le concept architectural a été validé en amont par une multitude de simulations et de tests assistés par ordinateur grâce à la technologie liée au processus BIM. Un comité architectural, composé d'architectes, de gens du patrimoine et de membres du conseil d’administration du Parc olympique, a été rassemblé afin d’assurer la conservation de l’intention originelle de l’œuvre.
Le résultat final du projet propose une cohérence globale des trois faces qui est lisible de près et de loin. Les proportions et les angles changeants des panneaux de verre plats captivent et reflètent le paysage urbain environnant. « Il n’y a aucun bâtiment de grande hauteur autour, donc il n’y a aucune réflexion autre que celle du ciel. En fonction du moment de la journée, on voit parfois le ciel, et parfois la structure, » conclut Anik Mandalian.
Malgré la complexité géométrique et structurale du projet, les équipes de conception et de construction ont réussi à coordonner et à exécuter dans les temps une solution respectueuse de l’intention architecturale originale.
Fiche technique
Localisation: Montréal, Québec, Canada
Client: Parc olympique
Année: 2018
Superficie: 40 000 m2 pour la superficie des pièces, donc pour la surface de plancher, 29 485 m2 pour la superficie de la membrane et de la peinture extérieure sur l’ensemble des façades, 25 761 m2 pour la superficie des murs rideaux sur l’ensemble des façades
Architecture du parc olympique (1976): Roger Taillibert
Architecture du mur rideau et réfection des espaces (2018): Provencher_Roy
Ingénierie mécanique et électrique: Bouthillette Parizeau associés
Ingénierie structure: WSP
Spécialiste enveloppe et thermographie: CLEB
Entrepreneur (gérance de construction): Pomerleau