Ce projet de rénovation donnant sur la rue Jeanne Mance a été entrepris avec le désir de minimiser les impacts sur le voisinage, tout en augmentant la superficie habitable offerte à la famille. Conceptuellement, il a été réfléchi comme un ensemble de séquences complémentaires de pièces et de cours intérieures.
Afin de garantir un apport généreux en lumière naturelle dans l’ensemble des pièces, la maison a été conçue avec des jeux de percements qui ne sont pas simplement des trous dans des surfaces, mais bien des espaces tridimensionnels à part entière, articulant les pièces qui les entourent.
Le plus important de ces percements est la cour intérieure centrale. Filtrant le son et les vues sans les empêcher totalement, elle sert de partition entre les pièces de vie et permet une dilatation spatiale impressionnante. Effectivement, cette stratégie permet aux regards de voir dehors, puis dedans, puis encore dehors, multipliant l’impression de grandeur et d’ouverture sur l’extérieur sans perdre une miette d’intimité. Le traitement volumétrique extérieur répond lui aussi au concept de percements, matérialisant en quelque sorte le négatif de ces derniers en plusieurs blocs.
Pour l’aménagement intérieur, une exploration stimulante a été réalisée par les architectes quant au positionnement des alignements. Préconisant généralement des axes droits où tout est aligné, ils ont ici brisé ces règles du jeu avec finesse, imprimant de légers décalages entre le positionnement des éléments. À peine perceptibles, ces décalages augmentent pourtant grandement le caractère domestique des lieux. Pensé dans ses moindres détails, cette maison brille par son caractère décomplexé et invitant, résolument domestique, et antimuséal.
Crédit photos : Maxime Brouillet