Ashraf Mohamed-Ahmed (M_Architecture et Fugère architecture), architecte principal et initiateur du projet, avec la collaboration de Claude Fugère (Fugère architecture), a transformé une maison d’ouvrier modeste des années 20 de type shoebox en résidence unifamiliale élégante et spacieuse dans Villeray, à quelques minutes du parc Molson.
« J’ai souhaité préserver le caractère emblématique de la façade d'origine et développer le projet autour de cette dernière » - Ashraf Mohamed-Ahmed
Initialement composée d’un sous-sol bas et d’un rez-de-chaussée, la hauteur des plafonds s’est élevée et un étage a été ajouté à la maison. En réfléchissant soigneusement à la disposition des espaces il a été possible d’intégrer à l’habitation une salle de jeux, une chambre et les locaux techniques au sous-sol, les espaces de vie et un bureau au rez-de-chaussée, ainsi que 3 chambres et 2 salles de bain à l’étage.
« Dans un contexte de croissance immobilière et de densification urbaine, le souci de maximiser l’espace était bien sûr présent dans le projet. J’ai cependant souhaité préserver le caractère emblématique de la façade d'origine et développer le projet autour de cette dernière. Ma volonté était de moderniser le bâtiment en conservant certains éléments clés », explique Ashraf Mohamed-Ahmed.
La symétrie de la façade, caractéristique architecturale typique des maisons shoebox a été préservée. Ainsi, la porte est située en plein centre et deux fenêtres sont distribuées également de chaque côté de celle-ci. Le couronnement de l’entrée sous forme de parapet à fronton étagé a été reproduit et certains items décoratifs en béton et en pierre naturelle de la façade d’origine ont été conservés. La galerie surplombée d’une marquise noire rappelle également les traits caractéristiques de la shoebox.
La maçonnerie qui à l’origine était jaune-orange a complètement été refaite. Sur la façade du rez-de-chaussée, une brique rouge a été utilisée, intégrant harmonieusement la maison avec les bâtiments contigus. La devanture du second étage est recouverte de brique différente et elle est reculée par rapport à celle du rez-de-chaussée dans le but de garder une trace de l’ancienne shoebox initialement construite en retrait des bâtiments voisins.
Afin d’assurer une utilisation optimale de la lumière naturelle dans les espaces intérieurs, les fenêtres et toutes les ouvertures ont été agrandies. Le séjour s’ouvre par exemple sur la terrasse arrière avec une imposante porte vitrée en coin. Le coup de coeur de l’architecte côté luminosité va cependant au grand puits de lumière qui traverse la maison de gauche à droite.
L’escalier sur mesure qui parcourent les 3 étages de la maison aide à diffuser la lumière du toit, dans les chambres et les espaces de vie jusqu’au sous-sol. Sa conception aussi fine que possible, en acier peint blanc, sans contremarche et dont les marches en érable clair sont légèrement détachées du mur permettent à la lumière de voyager dans l’espace. Les paliers en bois sont aussi ajourés.
Le bois d’érable est également utilisé à la cuisine, plaqué sur l'îlot couvert d’un comptoir en corian et sur une section des armoires. Les planchers à cet étage et au sous-sol sont composés de béton dont le scellant à base d’eau donne une finition mate et l’aspect fragmenté est semblable au terrazzo.
Sur les façades arrières le bois de cèdre brûlé a été retenu comme revêtement pour son esthétisme et sa durabilité. Une seule section recouverte de brique blanche et de bois peint blanc crée un effet de profondeur sur la terrasse. Construite en hauteur et ceinturée d’une clôture de pruche, le patio apporte de l’intimité à la résidence revampée.
Crédits photos : Félix Audette