Avec le désir que le projet demeure une réalisation de femmes, la fondatrice s'est alliée du tandem design Catherine Catherine pour donner forme à ses aspirations.
«Je désirais créer un espace multidisciplinaire où toutes les portes allaient s’ouvrir sur une manière différente de se reconnecter à son corps. J’ai voulu penser au design en fonction de ce dont les femmes ont besoin en ce moment: d’être accueillie dans un espace qui ne juge pas, qui nous reçoit comme on est. Je souhaitais garder le tout très accessible, simple, pour qu’on s’y sente bien tout de suite», dit Emmanuelle Michaud.
«L’expérience utilisateur était très importante. Je voulais que la lumière et les gens puissent circuler naturellement à l’intérieur» -Emmanuelle Michaud
Circulation libre et intuitive
Emmanuelle Michaud a voulu créer un parcours intuitif qui amènerait la notion d’accessibilité recherchée. «L’expérience utilisateur était très importante. Je voulais que la lumière et les gens puissent circuler naturellement à l’intérieur», mentionne-t-elle.
L’entrée s’ouvre sur un coin salon avec des canapés dans une ambiance comme à la maison. Une petite boutique et la grande table de pin habitent le reste de cette pièce. Le vestiaire, accessible dès l’entrée, mène directement à la salle de yoga, elle aussi ouverte sur l’entrée avec des portes françaises.
Au fond, une porte de grange permet l’accès à un autre espace plus intime, voisin à la ruelle. «L’ambiance de cette section a inspiré sa vocation. Il y a un petit foyer fonctionnel et une lumière très douce qui émane de la ruelle. C’était l’endroit parfait pour placer la table de massage», dit Emmanuelle Michaud.
Le Mile-Ex à coeur
Une majorité de l’ameublement a été réalisé par Machine Design Appliqué. Emmanuelle Michaud avait le souci de créer un projet local qui s'insère harmonieusement dans son milieu.
«Le Mile-Ex est un quartier que j’aime beaucoup. Connu pour être plutôt résidentiel, il n’y a pas énormément d’espaces dédiés à la vie de quartier, de lieux pour se rassembler. C’est quelque chose qui m’a interpellé. Il y a également cet esprit très créatif ici, avec une grande diversité culturelle», dit la fondatrice.
L’immeuble trouvé pour le projet agit comme point de repère dans le quartier. On remarque la bâtisse, puisqu’elle est recouverte de briques blanches, marque distinctive que les gens du quartier reconnaissent. L’édifice datant de 1930 a été à l’origine une usine de textile et de cigare, puis plus tard un immeuble résidentiel.
La propriétaire a souhaité préserver l’âme du quartier. «Les gens qui sont nés dans le quartier reconnaissent que l’esprit a été préservé ici. Le plancher, par exemple, a du vécu. Il donne la personnalité au lieu en plus de réfléchir la lumière dans tout l’espace», précise-t-elle.
«Pour le choix des matériaux, nous avons opté pour la simplicité qui inspire la convivialité» -Emmanuelle Michaud
Et la douceur?
Les textures, les couleurs, les accessoires et les hôtes ajoutent la douceur féminine au local à l’apparence plutôt brute. «Pour le choix des matériaux, nous avons opté pour la simplicité qui inspire la convivialité. Le pin de la table centrale apporte un caractère chaleureux. Sa couleur est aussi très douce. Nous avons apporté de la douceur à l’intérieur avec les matières comme les tissus veloutés et clairs», ajoute Emmanuelle Michaud.
Des teintes de vert foncé, de curcuma parsèment le Louvgang, ainsi qu’un peu de rose. «Je ne voulais pas tomber dans le cliché d’un espace pour femme tout rose, mais bon j’aime le rose!» rigole la propriétaire qui a voulu créer un espace à son image et à celle des autres femmes du quartier.