Le jardin intérieur du Collège de Maisonneuve

Le jardin intérieur du Collège de Maisonneuve

Le jardin d'origine a pris vie en 1972 lors des travaux d’agrandissement, laissant une cour à l’architecture brutaliste entre les deux pavillons. Un grand jardin surplombé d’une verrière permet aujourd'hui une végétation luxuriante et un espace de vie agréable, imaginé par Taktik Design

Au cœur du Collège de Maisonneuve se cache un joyau: un grand jardin surplombé d’une verrière permet une végétation luxuriante et un espace de vie créant la surprise. Les lieux avaient cependant besoin d’une cure de jeunesse pour magnifier toutes les possibilités du jardin.

Le jardin d'origine a pris vie en 1972 lors des travaux d’agrandissement, laissant une cour à l’architecture brutaliste entre les deux pavillons. L’ajout d’un toit en verre transforma cet espace de cinq étages de haut en une serre accessible en toutes saisons et à l’abri des intempéries. Au fil des ans, ce havre s’est garni d’une végétation luxuriante et d’arbres matures, faisant de ce lieu l’espace de prédilection des étudiants.

Lumière, majestuosité et prédominance végétale ont guidé le nouvel aménagement intérieur, envisageant l'espace comme un vaste jardin dans lequel ont été créées des zones de vie dédiées aux utilisateurs. L'objectif était de percevoir l’espace telle une œuvre d'art immersive, mariant les bienfaits du règne végétal au plaisir de l'expérience humaine.

L’objectif du réaménagement était de rendre l’espace plus convivial, fonctionnel et organisé afin de permettre à un plus grand nombre d’utilisateurs de profiter du lieu. Lieu d’étude, de ressourcement, de socialisation et de repos pour les étudiants les jours de semaine, mais aussi un espace pour la tenue de divers événements publics les soirs et fin de semaine; tout a été réfléchi pour faciliter la cohabitation des différents usages.

L'espace central, doté de mobiliers amovibles, offre la polyvalence nécessaire pour accueillir une multitude d’événements avec la possibilité d'ajouter une scène au besoin. Le revêtement de sol en béton d’origine a été remplacé en majeure partie par un pavé et un système d'irrigation pour la végétation a été introduit pour en faciliter l'entretien. Pour le confort visuel des usagers, l'éclairage a complètement été remis à neuf et est muni d’un système automatisé en fonction des variations saisonnières de luminosité.

Un espace de détente en retrait de l’action, équipé de chaises longues en bois, permet aux étudiants de prendre une pause sous le couvert d’un palmier. Au pied de cet aménagement, l’ancienne chute fut transformée en murets d’acier corten par l’équipe de Albert Mondor et Wallemi, créant un havre de tranquillité entouré de végétation où il fait bon de s’oxygéner.

Les terrasses et structures en bois délimitent les sous-espaces et ramènent l'échelle de l'espace à celle de l'humain, atténuant ainsi la hauteur imposante de l’espace. Les assemblages de type tenon-mortaise rappellent quant à eux l'ingéniosité du savoir-faire des humains.

À l’extrémité nord du jardin, C2V Architecture a fait l’ajout d’une mezzanine en béton poli, permettant deux nouveaux aménagements supplémentaires. Sur le toit de la mezzanine, la plus grande des quatre structures de bois surplombe le lieu, offrant des perspectives inédites et renforçant la polyvalence de l'endroit. L’espace sous la mezzanine devient une nouvelle salle collaborative fenestrée donnant vue sur l’aménagement paysager multiniveau imaginé par Chantale de Menezes.

Le mobilier multifonction conçu sur mesure avec des matériaux tels que le sapin douglas, l’acier corten et l’acier zingué, incarnent la vision de durabilité du projet. Le vert forêt a été déterminé comme la couleur unique utilisée pour le mobilier afin de se marier avec la verdoyance du lieu et laisser ainsi le plaisir à l’artiste Jason Cantoro d’amener ses couleurs par la création de 3 murales monumentales. Les couleurs vives et les formes libres peintes par l’artiste viennent contrecarrer le brutalisme du lieu d’origine en ajoutant de l’éclat, de la joie et du positivisme à l’espace.

Le pigeon montréalais a été sélectionné comme animal totem du jardin. Une quarantaine de pigeons sculptés parsèment ainsi les lieux de couleurs et cohabitent avec les usagers de manière à ajouter une touche de ludisme à leur journée.

Ce projet d’origine expérimental a pris son sens avec les années avec la participation des divers acteurs qui l’ont imaginé et refaçonné. Il incarne les bienfaits de la biophilie, au bénéfice du quotidien des étudiants.

__ 

Crédit photos: Maxime Brouillet