Cette résidence accueillant une jeune famille, située à Saint-Faustin-Lac-Carré dans les Laurentides, est campée dans son milieu naturel, au creux de la forêt laurentienne. Le projet propose une architecture humble et sobre qui s’ancre de façon sensible dans son territoire : l’expérience du lieu laisse place à la forêt, véritable hôte des occupants.
Pour l'aménagement extérieur, une exploration attentive du site et de ses éléments suggérait l'introduction d'une volumétrie compacte et d’un toit monopente, allant de pair avec le budget alloué. Cette forme met en relief la topographie du terrain et le paysage montagneux en arrière-plan.
Cette démarche bien visible à l'extérieur mais également à l'intérieur, a pour effet de mettre délicatement sur pause les règles habituelles des angles droits, ce qui insuffle une vitalité à l'ensemble de la résidence qui demeure discrète dans le paysage et dans son empreinte au sol.
La communication avec la nature environnante s'invite à l'intérieur par l'orientation des différents espaces: les chambres, situées à l'étage, occupent le nord-est afin de profiter de la luminosité matinale, alors que les espaces de vie familiale sont orientés vers l'ouest pour maximiser l'éclairage atmosphérique d'après-midi et de soirée.
L'horizontalité de l'abondante fenestration, marquée par un effort d'ingénierie structurale, représentait un élément incontournable pour une communion totale avec le paysage. Les espaces communs sont ponctués par des éléments de verticalité : le plafond double hauteur souligné par le lambris de bois et la présence délicate de la fenêtre intérieure sont autant d'éléments qui proposent, de façon subliminale, de réduire la verticalité grandiose de la forêt environnante à l'échelle de l'humain qui se trouve à l'intérieur.
L’architecture, composée d’une palette de matériaux durables et sobres, est ainsi façonnée dans l’esprit du lieu, trouvant sa place dans la nature. L'effet juxtaposé de la conception des espaces intérieurs et extérieurs affine la sensibilité de l'occupant et lui permet de toucher à la « poétique de l'espace ».
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Crédit photos: Félix Michaud