La Promenade Samuel-De Champlain, un projet récréatif et culturel d'envergure

La Promenade Samuel-De Champlain, un projet récréatif et culturel d'envergure

Daoust Lestage Lizotte Stecker présente la troisième phase de la Promenade Samuel-De Champlain, un projet récréatif et culturel d'envergure à Québec, qui a permis de transformer 2,5 kilomètres d'autoroutes et de corridors ferroviaires le long du fleuve Saint-Laurent en un aménagement urbain accessible pour la population.

Achevée quinze ans après la phase inaugurale, la phase III reprend le même langage conceptuel, tout en évoluant pour offrir aux visiteurs des installations distinctes et améliorées.

© Adrien Williams

La friche autoroutière et ferroviaire en bordure du fleuve Saint-Laurent constituait une limite infranchissable pour la population dans cette partie du littoral. La transformation de l’autoroute en boulevard urbain et le déplacement de la voie ferrée ont permis de libérer quelque 150 000 m2 de terrains favorisant la mobilité active en bordure du fleuve

© Stephane Groleau

Redonner le fleuve aux Québécois, telle était la mission sociale et le leitmotiv de cette intervention du Gouvernement du Québec pour sa capitale.

© Maxime Brouillet

Le mandat en architecture valorisait une approche globale et multidisciplinaire allant de la conception du plan d’ensemble, aux travaux d’architecture, de paysage, au design du mobilier et de la signalisation.

© Adrien Williams

Le projet ne se limite pas uniquement à mettre en valeur la présence du fleuve; il permet d’exprimer dans sa formalisation, tant sur le plan du design que de la matérialité, le génie du lieu en évoquant le passé iconographique riche en histoire du lieu et le caractère spécifique de l’écosystème propre au littoral.

Le littoral du fleuve comme milieu de vie, 1908

© Bibliothèque et Archives Canada

Une rive déstructurée par une friche autoroutière et ferroviaire, 1973

© Archives de la Ville de Québec

Un lieu récréatif; un lieu de convergence, 1955

© Bibliothèque et Archives Canada

Le langage architectural du projet s’inspire du caractère et de la mémoire des lieux imprégnés par le commerce du bois et la construction navale. Inspiré par l’histoire, le projet soutire sa force et sa simplicité de la modernité des gestes des industriels du début du XIXe siècle.

Un lieu imprégné par le commerce du bois et la construction navale, 1872

© Archives du Musée McCord

Cette expression singulière est portée par un matériau noble, le bois, dont les caractéristiques physiques renvoient aux paysages créés par le découpage des quais et aux empilements ayant marqué ce littoral pendant des décennies. La tectonique des trois pavillons de services, l’appareillage des haltes-abris et le rappel subtil du volume des empilements par des structures métalliques évanescentes évoquent ce passé glorieux.

© Stephane Groleau

© Stephane Groleau

Cette dernière phase se veut le centre attractif du projet d’ensemble par l’aménagement notamment du secteur plage, réminiscence de la plage populaire du Foulon ayant animé le secteur au siècle dernier.

© Maxime Brouillet

© Adrien Williams

Le pavillon des baigneurs, bâtiment de service principal, prend la forme allongée de deux volumes rectangulaires. Le premier de granit s’inscrit dans le prolongement du mur curviligne de la plage. Le deuxième en bois se dépose en équilibre sur le socle granitique et cadre des vues magnifiées sur le paysage. L’utilisation de verre performant pour les coulissants et les garde-corps rend la limite de l’espace intérieur immatérielle et projette les usagers au cœur de l’animation de la plage. L’utilisation d’un laminage de bois blanc à l’intérieur réfère au caractère ensoleillé propre aux espaces balnéaires. Les porte-à-faux du volume de bois circonscrivent stratégiquement le seuil et la terrasse du casse-croute au rez-de-plage.

© Adrien Williams

© Stephane Groleau

© Stephane Groleau

© Stephane Groleau

Le secteur de la plage illustre la contribution sociale que peut apporter un projet d’architecture de cette nature. Accessible gratuitement, le public de tous les horizons en termes d’âge, d’origines et de statut social profite de ce nouveau lieu récréatif.

© Adrien Williams

© Maxime Brouillet

Le miroir d’eau et le bassin baignade composent un ensemble qui se prolonge sur le fleuve grâce à la ligne infinie du débordement des bassins, procurant l’illusion de se baigner et de marcher dans le fleuve. La plage de sable formalise avec le mur de la plage et le massif d’élymes un paysage caractéristique propre à une station balnéaire adaptée au caractère spécifique du fleuve.

© Stephane Groleau

© Nicole Grenier

© Maxime Brouillet

De part et d’autre du secteur plage, la promenade comporte différentes fonctions et ambiances. Vers l’ouest les visiteurs traversent une série de jardins dont les contours bien définis intègrent une composition végétale émulant la prairie maritime, paysage littoral indigène. Parmi les composantes architecturales du secteur, le pavillon de services de la côte, ainsi que le quai Frontenac contribuent à la variété des expériences et à l’expression contemporaine du projet. À l’est, un parcours composé d’un laminage de quais met en valeur un marais existant et culmine sur une plaine verte ouverte. Le pavillon famille, les plateformes sportives et à pique-niquer, ainsi que l’accès à la berge naturelle du fleuve concourent à créer un lieu polyvalent.

© Adrien Williams

Le projet a été l’occasion de renaturaliser ce secteur en friche en favorisant la biodiversité. 1 055 arbres, 28 950 arbustes et 117 000 herbacées indigènes ont été plantés. Le marais Saint-Michel a été consolidé afin de préserver l’écosystème nécessaire à la survie de la faune et la flore du secteur.

© Maxime Brouillet

© Maxime Brouillet

© Adrien Williams

Il résulte de l’ensemble des interventions un projet intégré à son environnement. Grand succès de fréquentation depuis son inauguration, le projet est source de fierté et d’identité collective. Il s’inscrit parfaitement dans ce cadre visant à procurer à l’usager une expérience ludique et significative tout en faisant la promotion des plus nobles objectifs en matière de santé publique, d’écologie, de biodiversité et d’action climatique.

© Maxime Brouillet