Au-delà des paysages à couper le souffle, les Jardins de Métis sont un véritable laboratoire d'idées pour les créateurs d’ici et d’ailleurs. Survol des projets qui font du lieu un incontournable pour les adeptes d’architecture.
Depuis sa création en 1999 par Marie-Josée Lacroix, Denis Lemieux, Philippe Poullaouec-Gonidec et Alexander Reford, le Festival international de jardins de Métis a accueilli un bon nombre d’architectes, paysagistes et artistes afin de leur offrir un espace pour se ressourcer et expérimenter. Situé entre la rivière des Mitis et le fleuve Saint-Laurent, la lumière et le climat de l'endroit font vivre l’architecture autrement, créant ainsi un terrain fertile pour la conception.
Si les artistes et architectes apprécient autant collaborer avec les Jardins, c’est particulièrement en raison de l’ouverture d’esprit du directeur et cofondateur du Festival, Alexander Reford. De par son respect et son écoute, l’historien de formation ouvre le dialogue et travaille conjointement avec les créateurs afin de mettre les idées de l’avant.
Alexander Reford, Directeur et cofondateur des Jardins de Métis / Crédit photo: Nancy Guignard
Pour Julie St-Arnault, Micheline Clouard et Stéphane Pratte, le concours d’aménagements des Jardins de Métis de 1999 marque la naissance d’une collaboration s’étalant sur plus de deux décennies entre Vlan Paysages, Atelier in situ et les Jardins de Métis. C’est pour cet événement qu’ils décident de créer Vlan Paysage, dont le premier mandat consiste à la mise en œuvre des premières phases d’aménagement du site du festival, de la conception d'un pavillon, puis d’un jardin. Cinq ans plus tard, les interventions se poursuivent avec un projet de signalétique et d’éclairage, en collaboration avec Conor Sampson et Uniform, puis encore en 2013, alors qu’ils effectuent une série d’aménagements incluant le site de la maison écologique et l’amphithéâtre du Festival.
Structures d’accueil des Jardins de Métis / Crédit photo: Nancy Bergeron
Structures d’accueil des Jardins de Métis / Crédit photo: Nancy Bergeron
Micheline Clouard et Julie St-Arnault, fondatrices de Vlan Paysages
« Notre implication aux Jardins de Métis est unique dans notre parcours professionnel. C’est une occasion privilégiée pour observer, intégrer et s’adapter à la nature changeante du paysage vivant. En effet, la durée de cette collaboration a fait en sorte que les associées de Vlan ont pu, au fil des ans, développer une connaissance approfondie du territoire, de ses changements saisonniers et de son évolution. La construction d’un paysage dans le temps s’est également traduite par une adaptation des idées et des interventions paysagères en fonction de l’expérience du lieu. » Julie St-Arnault, associée principale chez VLAN Paysages
Aujourd’hui, Vlan et Atelier Insitu mettent au point un parcours entre l’accueil et le site du Festival. Ce lien qui favorisa la découverte du site permettra également de créer un espace d’exposition extérieur dédié à l’architecture de paysage contemporaine. Umanium et Principal travaillent d’ailleurs déjà sur une exposition permanente portant sur les paysages régionaux, qui sera présentée à l’entrée du site.
le dernier petit cochon / Crédit photo: Martin Bond
Pour Kim Pariseau et son équipe, la première collaboration avec le Jardin remonte à l’été 2019, lors de la 19e édition du Festival, alors qu’ils construisent le dernier petit cochon, une installation permanente qui rappelle l’enfance en proposant aux visiteurs une différente approche au récit des trois petits cochons.
Trois ans plus tard, la firme montréalaise APPAREIL architecture, dirigée par Kim Pariseau, travaille sur du mobilier fait spécifiquement pour les Jardins. Des créations faites à la main qui seront prochainement disponibles en série limitée.
Kim Pariseau, architecte et fondatrice d'Appareil architecture
« Lors de mes courts passages aux jardins, j’ai réalisé que la distance et les aspects plus complexes en lien avec la procuration des matériaux et la main d’œuvre font que le projet est très compliqué, mais aussi profondément humain. Comme architecte, on est habitué à être rentable, à être efficace et à agir rapidement. Le jardin propose une pause, une nouvelle perspective plus proche de l’humain. Le jardin est et sera toujours une place importante pour mon développement personnel et celui de ma pratique. », Kim Pariseau, Architecte et fondatrice d’APPAREIL Architecture
Pour Pierre Thibault, les Jardins de Métis sont une terre d’exploration où chaque idée est accueillie les bras ouverts par Alexander Reford, avec qui l’architecte partage une grande complicité. La saison 2021 marque les 20 ans de collaboration entre les deux hommes. Pour l’occasion, Pierre Thibault a été invité à concevoir La Véranda, un espace scénique où les artistes s’approprient la structure de bois en l’intégrant à leur performance.
Le Grand Hall
Habitué des Jardins, Pierre Thibault invite chaque année ses élèves de l’Université Laval à venir explorer de nouvelles idées sur le site enchanteur. L’architecte originaire de la ville de Québec a aussi conçu la résidence des stagiaires,une maison à l’architecture vernaculaire de la région qui abritent ceux et celles qui viennent aider les Jardins durant la saison estivale. Puis, il travaille actuellement à la conception du Grand Hall, un laboratoire d’innovation en gastronomie, en horticulture, en design et en architecture de calibre international qui sera ouvert 365 jours par année.
Résidence des stagiaires / Crédit photo: Maxime Brouillet
Festival international de jardins 2021
Pour sa 22e édition, le Festival international de jardins a encore inspiré bon nombre d’architectes et paysagistes à développer de nouvelles façons de percevoir et de concevoir l’espace public.
Cinq projets ont été sélectionnés pour s’ajouter aux jardins actuels. Parmi les thèmes abordés par les concepteurs retenus issus du Canada, des États-Unis, de la France et de la Suède, on retrouve le réchauffement climatique et ses effets indéniables sur tous les organismes vivants, le refuge et la magie de l’extérieur retrouvée en temps de pandémie ou encore l’émerveillement face à la nature; des thèmes ponctués par des expériences sonores, des anamorphoses et des jeux, le tout en un parcours immersif dans ce musée à ciel ouvert.
