Avec pour objectif de donner un nouveau souffle au lot, les architectes se sont mis au défi de proposer une densification urbaine douce, tout en conservant le caractère de ce quartier à échelle humaine. Pour répondre aux différentes contraintes spatiales, les dix unités réparties sur trois étages ont été aménagées chacune de manière distincte.
Les logements comportent entre une et trois chambres. Les architectes souhaitaient ainsi assurer une mixité au sein du bâtiment, avec le souci d’offrir des espaces adaptés aux familles en ville. Les appartements sont tous traversants, lumineux et tous les résidents bénéficient d’un espace extérieur que ce soit dans la cour ou sur de petits balcons privés.
Une importante réflexion a précédé le dessin de la façade. «À Montréal, on voit souvent des escaliers en façade. Ça devient un élément qui rend l’appropriation des devantures complexe», explique Jean-François St-Onge qui a effectivement positionné les escaliers au centre du bâtiment.
«Il y a moins de perte de valeur lorsqu’on place les escaliers au centre. La façade est ainsi libérée, permettant une plus grande intimité aux résidents. Il n’y a plus de va-et-vient devant les fenêtres et on dégage de meilleures vues sur l’extérieur. On se sent plus chez soi finalement et ça favorise l’appropriation des lieux», précise l’architecte.
ADHOC a donné au bâtiment une volumétrie expressive, maximisant l’apport en lumière. Cette configuration a été pensée afin d’inclure plusieurs oriels au projet. Jean-François St-Onge a voulu rendre plus contemporaine la classique bay-window. «Dans le secteur, on retrouve beaucoup de bay-windows. On a voulu tester l’aménagement de ces espaces en coin», dit Jean-François St-Onge. Des volumes métalliques ressortent ainsi pour se projeter dans l’espace.
Les fenêtres sont regroupées en façade ce qui donne à la brique une présence plus massive. «On voulait donner cette impression que les maçons avaient scalpé directement dans la brique», illustre Jean-François St-Onge.
Les architectes ont choisi pour la maçonnerie un motif décoratif en diamant : le flemish diagonal bond. «Notre-Dame-de-Grâce où se trouve le projet est situé dans le West Island. Il y a quelque chose d’un peu anglais associé à ce secteur dans mon imaginaire. Ce motif qu’on a choisi fait écho au style anglais, comme une tapisserie anglaise. Ça a représenté un très grand défi au niveau du travail de maçonnerie. Il y a un côté très artisanal à cette réalisation, comme un tricot», dit l’architecte. Les travaux de maçonnerie ont été réalisés par APB maçonnerie.
Des stratégies employées, comme l’utilisation de matériaux locaux, l’étanchéité à l’air, la réduction de la consommation d’eau, la présence de stationnements à vélos ou la toiture blanche, répondent aux critères de la certification LEED Platine.
Crédits photos de l'extérieur: Maxime Brouillet