La présence d’éléments traditionnels caractéristiques des plex montréalais comme le porche couvert pour les entrées, le respect du gabarit sur deux étages en hauteur et l’appareillage de brique en soldat en couronnement expriment la volonté des concepteurs de sauvegarder et pérenniser un héritage architectural.
La forme en «L», typique à Montréal dans le début du 20e siècle, est reprise pour cette nouvelle construction. Cette configuration du duplex permet d’épouser la surface étroite et profonde du lot. L’espace créé par la soustraction dans le volume dégage une cour arrière commune et accessible aux deux logements par des entrées distinctes.
Les espaces de vie qui sont répartis sur différents niveaux offrent une variété d’expériences aux occupants. Dans la cuisine, le vert profond contraste avec la palette claire de la demeure, tout en participant, avec son association avec le bois, à recréer l’impression d’un environnement naturel. «L’idée de base était de créer une expérience distincte au cœur d’un environnement doux et lumineux», précise Guillaume Marcoux, architecte cofondateur de Microclimat.
Le jeu de palier marqué par des changements de hauteur des plafonds et des planchers permet la création de zones distinctes qui demeurent en relation les unes avec les autres. Un effet de double hauteur est créé au-dessus du salon au deuxième étage.
«Ce lieu est formidable, car il agit comme un petit atrium autour duquel s’organisent toutes les activités du logement, permettant d’offrir des expériences variées et riches en lumière», indique Guillaume Marcoux.
D’un côté, l’espace double hauteur est bordé par la loggia à l’arrière. Il est surplombé d’une passerelle et d’un escalier. Le garde-corps de métal et les lattes ajourées de la passerelle assurent une transparence visuelle qui amplifie la relation entre les niveaux.
À l’extérieur, la façade épurée à l'avant, ainsi que le revêtement métallique et le crépi de la façade arrière viennent affirmer le caractère contemporain de la nouvelle construction, tout en l’intégrant au langage architectural du secteur. La configuration des fenêtres, comme découpées dans les surfaces unies, donne une allure monolithique aux façades.
«Au niveau du traitement des façades arrière, l’objectif était de permettre à la lumière de gagner le centre de chacun des logements tout en procurant de l’intimité depuis la ruelle. Un grand geste d’ouverture, concentré à l’intersection des volumes, et combiné à la loggia, assure cet objectif», dit Guillaume Marcoux.
Le retrait au niveau de la mezzanine permet d’intégrer harmonieusement le duplex par rapport à la hauteur de ses voisins. Deux terrasses sont aménagées sur le toit, une en arrière et l’autre en avant. Celle à l’avant procure une connexion visuelle avec le paysage même lointain de la ville.
Plus bas, l’aménagement paysager de la cour souligne les liens entre intérieur et extérieur à travers des zones pavées et végétalisées, ce qui permet également l’absorption naturelle des eaux de pluie.
Crédits photos: Adrien Williams