La pandémie s’est présentée comme un temps d’arrêt pour remettre en question la place de la voiture dans la ville et repenser l’expérience collective. L’assouplissement des villes en matière de terrasse extérieure et l’accélération des processus administratifs apparaissent potentiellement comme une opportunité née dans la crise pour le design dans l’espace extérieur urbain.
Parklet Miyagi
Quinzhee Architecture en consortium avec l’Atelier Mock/up signent une installation de 20 m2 en bois laminé noir enduit d'huile de lin noire, dans le quartier Limoilou à Québec .En seulement trois semaines de conception et fabrication, la structure a permis d’agrandir la terrasse du bistro Miyagi sur la rue.
Grâce à la méthode de fabrication paramétrique du mobilier pour laquelle se spécialise Mock/up, les concepteurs ont respecté les délais serrés de réalisation en plus d’optimiser la matière.
«Grâce à l’approche paramétrique, il a été possible d’intégrer des paramètres comme les dimensions réglementaires, la quantité de surface végétale à respecter, sans toutefois se limiter du point de vue du design. La ville s’est montrée ouverte à une proposition hors norme et a fait preuve à cet égard d’une belle ouverture et d’une grande agilité vu les circonstances exceptionnelles et l’impact de la Covid sur les restaurateurs», expliquent Véronique Côté et Hugo Thibaudeau, cofondateurs de Mock/up.
Pérenne même après la crise, la terrasse sera de retour à chaque été sur la rue. L’avenue du Miyagi a d’ailleurs vu plusieurs autres terrasses sur rue apparaître à la manière de placottoirs ou parklet.
Inspirée de l’identité du bistro et des rizières en terrasses, l’installation de Quinzhee et Mock/up se démarque des installations standard. Elle se compose de multiples étages ajourés aux formes organiques et sinueuses qui laissent traverser la lumière. Le relief de la parklet ponctué de verdure dynamise la rue. À distance, l’ensemble dévoile sa légèreté malgré sa couleur et sa prestance grâce au jeu de pleins et de vides.
Un bar s’étend sur toute la longueur de l’installation et sillonne le volume noir et massif des rizières. Différentes zones d’intimité sont ainsi créées entre les convives.
Crédits photos du parklet: Dave Tremblay / 1Px
Terrasse libre Prenez place!
Pour soutenir la reprise des activités de plusieurs restaurateurs à proximité, ADHOC architectes en collaboration avec les designers graphiques Maude Lescarbeau et Camille Blais ont pour leur part réalisé à Montréal le projet Prenez place!
Présentée de juillet à octobre, dans un parc urbain de la rue Sainte-Catherine Ouest, l’installation monochrome dans les teintes flamboyantes de jaune souhaite parallèlement permettre aux citoyens de se réapproprier le centre-ville post-confinement.
Les architectes et designers ont revisité avec leur tablée le parc réalisé par Claude Cormier et Associés il y a près de 10 ans en ajoutant une composante sociale sur le site de 3260m2. Une table sinueuse de 100 mètres de long s’implante en contraste sur la grille métallique anguleuse.
Une succession de mises en scène et d’ambiances permet une expérience conviviale, mais distancée. Ce sont ici des objets iconiques, associés au milieu de la gastronomie, qui sont placés pour offrir des repères de distanciation physique intuitive, en toute subtilité.
La grande table jaune sera de retour l’été prochain.
Crédits photos pour "Prenez place!": Raphaël Thibodeau
Dôme d’hiver
Mock/up et Boon Architecture ont conçu une proposition de terrasse hivernale pour le restaurant Le Sacrilège sur la rue Saint-Jean à Québec.
«Il s’agit d’une résille en bois qui permettrait au restaurateur d’augmenter sa capacité de places assises et de profiter de la magnifique cour intérieure du restaurant à l’année», indique Mock/up.
La structure démontable en bois composée de contreplaqué de bouleau découpé numériquement et laminé du “jardin d’hiver” tel qu’il s’intitule, représente une piste intéressante pour répondre aux enjeux de l’hiver.
Crédits photos pour la maquette et le rendu du jardin d'hiver: Boon Architecture