L’aménagement de la Librairie Le James de l’Université McGill et du dépôt des collections visuelles (VCR) de Concordia comportait des défis similaires. Ces deux projets prenaient place à l’extérieur des bâtiments principaux des institutions. Leur fréquentation s’avère ainsi largement dépendante de l’attractivité des lieux.
« Dans un monde d’intellectuels, où les gens sont là pour apprendre et créer, notre désir d’innovation est servi ! Les échanges sont très riches et viennent nous challenger », Tudor Radulescu, cofondateur de KANVA.
Escalier rassembleur à McGill
« Le James est littéralement hors Campus, au sud de la rue Sherbrooke. Le défi était évident : il fallait tirer les gens vers la librairie et ouvrir cette dernière vers le campus », affirme Tudor Radulescu, architecte pour qui McGill revêt une signification particulière puisqu’à l’instar de la majorité de l’équipe KANVA, il s’agit de son alma mater.
Un autre défi n’était pas à négliger pour cette boutique conçue comme une extension du campus universitaire. « Environ 80 % de la superficie de la librairie se trouve sous le niveau de la rue ! La surface disponible au rez-de-chaussée est toute petite. On aurait pu penser mettre le beau en haut et les manuels en bas… On a plutôt opté pour une approche différente : créer un grand trou dans le plancher et sacrifier beaucoup d’espace d’étalage au profit de la lumière naturelle qui descend jusqu’au sous-sol, ancrant cet espace au contexte de la rue. On obtient ainsi un espace connecté sur deux niveaux », poursuit l’architecte.
L’usage du bambou, la transparence des garde-corps qui mettent en valeur la structure de béton originale et les estrades encouragent les connexions pour faire du grand escalier un lieu de rassemblement propice aux échanges. L’espace se connecte ainsi au campus.
Mur habité à Concordia
L’espace Video Collections Repository (VCR) a été créé à l’initiative de la Faculté des Beaux-Arts de l’Université Concordia afin de réunir en un lieu une collection significative d’images d’arts sous différents formats. L’attractivité était incertaine puisqu’il s’agit d’un petit espace au 3e étage d’un bâtiment peu fréquenté.
« On a pris le parti suivant : l’entreposage ne devrait pas être considéré comme une arrière-boutique poussiéreuse. On a ainsi mis en valeur la collection au centre de l’espace, plutôt que de la cacher dans une salle attenante. On a créé un mur de grands panneaux de bois gravés au laser pour abriter la collection. Elle sert ainsi d’écran acoustique et sépare les lieux publics (espaces de travaux collectifs, lounge, bureaux individuels, etc.) des lieux techniques réservés au cinéma (cubicules de visionnement, salle de cinéma, etc.) », explique Tudor Radulescu.
La qualité de l’espace et le mobilier confortable servent aujourd’hui à la découverte indirecte de la collection par la communauté étudiante, puisque le lieu est invitant et accessible à tous.
Crédits photos : David Boyer