La naissance du projet
C'est lors de la première édition de la Ruche, du générateur de projets « The Camp » à Aix en Provence, et avec un intérêt commun pour l’« upcycling », que Laureline De Leeuw et Pauline Mure se sont intéressées à la nature des déchets de leur région, la côte méditerranéenne. Après avoir constaté que les coquilles de fruits de mer y avaient une place importante, elles ont concentré leur recherche sur la valorisation des coquilles d’huîtres, présentes en majorité dans ces rebuts et d’en transformer la matière pour en faire une ressource.
Des biomatériaux
Composé d’aragonite, de conchiolite et de nacre, la coquille d’huître est un calcaire biominéral. Après l’avoir réduit en poudre et y avoir ajouté un liant, les deux designers ont obtenu un ciment composé à 50% de coquilles. À l’usage, ce ciment d’huître constitue un matériau de choix pour la création de plans de travail, de carreaux de ciment, mais aussi pour la conception d’objets décoratifs. Les deux françaises commencent à être approchées par les éditeurs pour faire place à la création.
En poursuivant leur expérimentation, Laureline De Leeuw et Pauline Mure ont eu l’idée de lier la poudre de coquilles d’huîtres avec une colle traditionnelle utilisée en ébénisterie. Elles créent ainsi un plastique organique. Avec un touché brut mais agréable, sans cuisson, 100% naturel, non toxique et fort d’une grande solidité, il offre de belles possibilités dans l’univers du jeu d’enfants. « Nous aimerions mettre en place un processus qui permettrait aux enfants d’expérimenter eux-mêmes ce plastique en atelier », précisent-elles.
Un cercle vertueux
« Pour nous, ce projet est aussi une manière de dynamiser le tissu local dans la région », expliquent-elles. « Nous souhaitons créer un dialogue interdisciplinaire et communautaire en faisant se rencontrer les acteurs locaux - artisans, restaurateurs, consommateurs et ostréiculteurs - autour d’un projet commun. » Généraliser la récupération des coquilles d’huîtres apporterait une réponse environnementale intéressante et impliquerait toute la filière de façon positive. Le bénéfice s’étendrait ainsi à toute la communauté.
Par ailleurs, le procédé de fabrication de ces deux matériaux se veut délibérément simple. « Nous avons imaginé un procédé reproductible sur d’autres territoires », confient les jeunes designers. À quand son utilisation au Québec ?
contact@laurelinedeleeuw.com
pauline.muure@gmail.com